
Lot 124. Roman KRAMSZTYK (Varsovie 1885 – 1942)
L’accordeoniste, Portrait de Léon Weissberg
Huile sur toile d’origine
65 x 54 cm
Signé en bas à droite Kramsztyk
Provenance:
Collection Wladimir Raykis
Collection particulière
Wladimir Raykis travailla à la galerie Zak puis en repris les reines au dèces de Jadwiga Zak durant la seconde guerre mondiale
Exposition :
Salon des Tuileries, Paris, 1939.
Chateau de Trevarez, Ecole de Paris, 1993, reproduit n° 35, p. 14.
Bibliographie :
Roman Kramsztyk, Warszawa, luty-marzec 1997, Zydowski Instytut Historyczny, Galeria Sztuki Wspolczesnej Zacheta, reproduit sous le numéro 149, p. 203.
Tout autant qu’un portrait puissant, ce tableau exceptionnel est comme un chant d’amitié qui réunit les noms, et un peu de l’histoire de l’art, de quatre amis polonais de Montparnasse tragiquement disparus : Roman Kramsztyk, son auteur, Léon Weissberg son modèle, Eugène Zak, le grand artiste mort prématurément en 1926 à qui son épouse a consacré, rue de l’Abbaye à Paris, la célèbre galerie à son nom qui fut aussi la leur, et dont le directeur, Wladimir Raykis, l’ami des quatre, transmit la toile à la fille de Weissberg trente ans plus tard – comme on transmet une vie.
Roman Kramsztyk, après des études aux Beaux-Arts de Varsovie, poursuivit son éducation artistique à l’Académie royale des Beaux-Arts de Munich – comme le fera après lui son cadet, Léon Weissberg, qui, natif de Przeworsk en Galicie, avait reçu d’abord la formation de l’École des Beaux-Arts de Vienne. Ils passèrent l’un et l’autre par le grand carrefour artistique qu’était alors Berlin et finirent par se rencontrer à Paris, où Weissberg arriva en 1923 et où il exposa avec Kramsztyk au Salon d’automne, en 1925. Ils devinrent amis.
Kramsztyk partageait sa vie et ses activités de peintre entre la France et la Pologne, où il était déjà célèbre comme portraitiste par la qualité, la maîtrise et la finesse de sa peinture, mais il fréquentait aussi assidument Montparnasse dont il devint l’un des habitués. Il prit un logement rue Denfert-Rochereau et retrouvait ses amis à l’atelier ou au café. Vers 1926, Weissberg fit son portrait, aujourd’hui partie des collections du Mahj. (Weissberg, Catalogue raisonné, Portrait du peintre Roman Kramsztyk, p. 62).
Kramsztyk, comme Weissberg, était un fervent du midi de la France, particulièrement de la Provence, où il peignit de beaux paysages poétiques. Lors d’une visite à Saint-Paul-de-Vence, il fit ce portrait de Weissberg « à l’accordéon », sur des lointains de mer (c.1935). Une œuvre intacte, émouvante et parlante, dans un rare état de fraîcheur.
Estimate 30,000-40,000 euro. Millon. 11/23/16