Zofia Stryjeńska (1891 – 1976)

Zofia Stryjeńska.

Dużą niespodzianką jest pojawienie się we Francji pięciu gwaszy wykonanych przez Zofię Stryjeńską. Prace te zostały namalowane w latach 1919 – 1920 roku a stosunkowo niedawno, bo w 2017 roku były prezentowane w Polsce. Sporym brakiem zrozumienia polskiego rynku wykazuje się francuski dom Rouillac wyceniając ten komplet na 3,000 euro, czyli po 600 euro za gwasz. Nawet bez mojej reklamy widzę obecnie ogromne zainteresowanie tymi pracami i cieszyłbym się, gdyby zostały odpowiednio wycenione przez rynek. Ten komplet prac Zofii Stryjeńskiej może stanowić przebój miesiąca marca, AD 2022. Zachęcam do zaznajomienia się z obecnymi cenami prac tej artystki w Polsce by nie zostać zaskoczonym cenami sprzedaży tych pięciu gwaszy we Francji.

Zofia Stryjeńska. 1919

Lot 146. ZOFIA STRYJENSKA (Polonaise, 1891-1976) Conte populaire, 1919-1920 Cinq gouaches signées, trois datées 1919 et 1920. La fontaine : Haut 29, Larg. 37,5 cm. L’entrée : Haut. 29, Larg. 36,3 cm. Le foyer : Haut. 30, Larg. 36,8 cm. Les curieux : Haut. 30, Larg. 37 cm. Le carrosse : Haut. 29,7, Larg. 36,5 cm. Quatre dans des encadrements à baguettes en bois doré. Bibliographie : – Exposition Katowice Muzeum Slaski 2017. – [COLLECTIF], Catalogue Miedzy Montmartre’em a Montpernasse’em, Miedzy, 2017, p. 311. Probablement l’une des plus grandes artistes polonaises, elle commence ses études à Cracovie à l’école de Leonard Stroynowski puis les poursuit à l’Académie de Munich avec de faux documents et sous un déguisement masculin, car le système d’enseignement supérieur des arts n’était ouvert qu’aux hommes. Installée en 1925 à Paris, elle participe à la décoration du pavillon polonais à l’Exposition internationale de 1925 où elle est quatre fois lauréate du Grand Prix (pour la décoration architecturale, les tissus et les illustrations de livres) et reçoit un prix honorable du département des jouets. Cette série de cinq gouaches rend justice à l’univers mystique qui fera la popularité de l’art de Zofia Stryjenska. Estimate 2,500 – 3,000 euro. Rouillac. 03/20/22. Sold 60,500 euro

Zofia Stryjeńska. 1919
Zofia Stryjeńska. 1919
Zofia Stryjeńska.

Bibliographie :

– Exposition Katowice Muzeum Slaski 2017.

– [COLLECTIF], Catalogue Miedzy Montmartre’em a Montpernasse’em, Miedzy, 2017, p. 311.

– Światosław Lenartowicz, « Podróże Zofii Stryjenskiej I ic Paryskie Etapy », Cracovie, 2012.

– Magdalena Wróblewska , Zofia Stryjeńska, “Bożki słowiańskie”, 1918 (kolejne teki 1922, 1934), consulté le 19 mars 2022 sur http://www.culture.pl

Nous remercions Dorota Pacula qui nous a aidé à identifier les circonstances de création de ces gouaches. 

ZOFIA STRYJENSKA ILLUSTRATRICE À PARIS

UNE ICÔNE DE LA POLOGNE MODERNE

Probablement l’une des plus grandes artistes polonaises, Zofia Ztryjenska est née Lubańska. Elle étudie dans sa ville natale de Cracovie, d’abord à l’école de Leonard Stroynowski (1908), puis celle de peinture pour femmes tenue par Maria Niedzielska (1909-1911). Talentueuse, elle poursuit sa formation à l’académie de Munich sous le nom et l’identité de son frère Tadeusz Grzymała, des mois octobre 1911 à 1912. Elle est grimée en homme, car le système d’enseignement supérieur des arts n’était alors ouvert qu’aux hommes. En 1916 elle épouse l’architecte Karol Stryjeński (1887-1932) qu’elle vient tout juste de rencontrer. Ils divorceront douze ans et trois enfants plus tard, au terme d’une relation tumultueuse faite de ruptures et d’internement psychiatriques. Elle est alors la designer des ateliers de Varsovie, créant de spectaculaires jouets en bois, avant de se consacrer à la peinture.

L’art de Stryjenska est un flamboiement de couleurs, une plongée dans le mouvement permanent, à travers des sujets qui subliment la mythologie slave. Elle réinvente les motifs traditionnels du folklore polonais auxquels elles confère le statut d’icône éternelle d’un pays retrouvant son indépendance lors de la deuxième république : paysans dansants, harnasie, voleurs, baba, démons, animaux, rituels villageois et idoles slaves. Ses œuvres les plus populaires sont celles de la série « Idoles slaves » (1918, 1922, 1934) ou de « La Pâque » (1917-1918), mais aussi ses peinture de « La chasse aux idoles » (1921), « Matin », « Soir », ou « Le concert de Bériot » (1923), de même que les séries du « Jeune village polonais » ou de Piast.

Son succès la conduit à Paris en 1925, où elle participe à la décoration du pavillon polonais lors de l’exposition de l’Union Central des Arts Décoratifs. Elle y est quatre fois lauréate du Grand Prix, pour la décoration architecturale, les tissus et les illustrations de livres, et reçoit un prix honorable du département des jouets. Exilée à Genève après la seconde guerre mondiale, elle décède dans l’oubli, chérie par ses trois enfants.

LE PREMIER VOYAGE À PARIS 1919-1920

 Notre série de cinq gouaches totalement inédites lève le voile sur son premier séjour à Paris, de septembre 1919 à Noël 1920. Installés près du Panthéon, puis rue de Rennes et enfin dans l’atelier de Jan Wacław Zawadowski, les Streyjenski fréquent la bohème de Montparnasse. Marquée par sa rencontre avec la peintre Olga Boznanska, à qui elle consacre un paragraphe entier dans son journal, Zofia Streyjenska rencontre également le violoniste Stefan Frenkel, les comtes de Tubieński et Rzewusk, les sculpteurs Jadwiga Bohdanowicz-Konczewska ou Artur Rubinstein. Le couple explose dans la capitale française, conduisant à une première rupture, Zofia continue, elle, de créer, bien qu’il reste peu de témoignage de cette époque. Elle a en effet déchiré ses dessins rapportés en Pologne, où seule une poignée de tableaux de cette période cubiste est conservée.

On savait que Zofia Streyjska avait préparé une illustration pour le roman d’Anatole France « La rôtisserie de la reine Pédauque », mais aucune trace n’en n’était conservée. Les deux illustrations d’une rare édition sans date publiée chez Calman Levy, monogrammée S.S., sont jusqu’à présent attribuées à Sylvain Sauvage, qui illustrera le roman en 1935. Il s’agit probablement du travail de Streyjenska. Évoquant Voltaire, aussi bien pour la forme que pour l’ironie, ce roman publié